DIU Egalité des Chances entre les Femmes et les Hommes Sorbonne Nouvelle PM Curie

A l’occasion de la Journée de la femme du 8 mars 2013, les universités Pierre et Marie Curie et Sorbonne Nouvelle ont proposé aux stagiaires du DIU « Conseiller, Conseillère référent-e égalité femmes/hommes » de répondre à quelques questions sur la question de l’égalité professionnelle.

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Isabelle Delcroix a suivi la formation « Conseiller, Conseillère référent-e égalité femmes/hommes ». Il s’agit d’un diplôme interuniversitaire proposé en formation continue par l’UPMC et la Sorbonne NouvelleAnne Isabelle François et Patrick Farges, tous deux MCF à la Sorbonne Nouvelle en sont co-responsables scientifiques aux côtés de Danielle Gondard, MCF à l’UMPC.

J’ai eu connaissance de l’existence du DIU par une collègue qui avait suivi la première session de formation à sa création.  J’avais exercé pendant 6 ans un mandat auprès du CESER et rendu un rapport sur « Frein et perspectives sur l’emploi des femmes en Nord Pas de Calais ». Il était important pour moi d’être en situation de comprendre les constructions des inégalités d’un point de vue théorique et de pouvoir ainsi dépasser les approches militantes et réglementaires. Il était également nécessaire d’acquérir une légitimité sur ce sujet afin de pénétrer certaines sphères plus résistantes du monde professionnel, or seul un diplôme assure en France ce type de légitimité, et  ce d’autant plus, lorsque le diplôme est reconnu et porté par deux universités de renom comme le sont l’UPMC et la Sorbonne Nouvelle. On constate que ce sujet est traité soit dans le déni soit par l’ironie. Cette formation m’a donnée beaucoup de force d’un point de vue professionnel.

A l’époque, dans mon entreprise, la MACIF, j’étais chargée de mission sur un projet intitulé « MuTu’elles » dont l’objectif était de lutter contre le plafond de verre. Il s’agissait d’un projet porté par le Directeur général de l’époque. La chef du projet avait elle-même suivi la formation. J’étais moi-même impliquée dans ces questions grâce à mon parcours syndical, j’ai donc été déchargée de ma fonction d’assureur et j’ai eu l’opportunité de suivre cette formation dans d’excellentes conditions.

  •  Quel était votre parcours professionnel avant et après la formation ?

Le contexte au sein de l’entreprise avait changé, et les priorités portaient plus sur la diversité et la cohésion sociale. Je n’ai pas eu le poste que j’espérais alors. J’ai quitté la MACIF pour devenir Déléguée régionale aux droits des femmes auprès du préfet de région. J’étais responsable de la mise en œuvre des politiques publiques relatives aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes. Mes missions étaient vastes: élargissement des choix professionnels des jeunes filles, égalité professionnelle au sein des entreprises, le développement de l’entrepreunariat féminin ainsi que la lutte, contre les violences conjugales et coutumières que sont le mariage forcé et les mutilations sexuelles. J’ai occupé cette fonction un peu plus de trois années et depuis le 1er juillet 2012, je suis en train de créer ma propre société, une agence conseil en égalité professionnelle baptisée LIDUP. J’ai intégré l’incubateur de l’Ecole des Mines de Douai et je souhaite développer des outils technologiques sur la déconstruction des stéréotypes. L’approche serious games m’intéresse également. Mon premier contrat : une conférence pour le 8 mars que j’anime pour le groupe pharmaceutique BAYER santé.

  • Selon vous, en quoi l’égalité Femmes/Hommes est-elle importante ?

Une façon de voir le monde. Quels que soient les axes de définition d’une politique, je constate que l’on peut mettre en place une approche genrée. Cela me semble important de pouvoir traiter les problèmes de management dans l’entreprise sous cet angle, par exemple, les risques psycho-sociaux.

Il y a un réel bénéfice pour l’entreprise à promouvoir cette ouverture et cette vision.

  • Quelles actions menez-vous aujourd’hui dans votre domaine ?

Je suis Présidente du Club Lille Métropole de l’association Business and Professional Women qui est une association internationale qui existe depuis 80 ans. C’est une responsabilité qui me permet de continuer à traiter la question de l’égalité professionnelle sur le terrain avec une ouverture à l’international.