Dans les assurances, dans la fonction publique, ou dans sa propre entreprise. Qu’importe le cadre, pourvu qu’Isabelle Delcroix-Naulais puisse œuvrer sur l’une de ses convictions, l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
« Vous êtes une contestataire ! », lui avait dit sa prof de biologie quand elle était au collège. Isabelle Delcroix-Naulais n’a pas changé. « Les injustices m’ont toujours révoltée, quelles qu’elles soient. » Elle travaille à la MACIF lorsqu’on lui propose de travailler sur l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. La question la passionne. Elle la soulève. La porte. Sans jamais lâcher.
Alors bien sûr, les sourires en coin. Les haussements d’épaules. L’ironie. L’indifférence. Elle connaît. « C’est un sujet qui n’est généralement pas pris au sérieux. Et puis beaucoup pensent encore que l’égalité professionnelle est un non-sujet qui va se résoudre tout seul. Mais aucune inégalité ne s’est résolue de façon naturelle ! »
Mission impossible ?
Alors Isabelle Delcroix-Naulais, continue d’avancer. De travailler. Un jour, elle répond à une petite annonce. Elle est retenue et devient déléguée régionale aux droits des femmes. C’était en 2009. « Ce poste permet d’être force de proposition. En lien direct avec le préfet, le ministère… Les portes s’ouvrent. » Et les projets se concrétisent. L’entrepreneuriat féminin, la lutte contre les violences faites aux femmes…
En 2012, son contrat s’arrête, mais pas sa mission. Elle décide de créer sa propre agence de conseil et de formation exclusivement dédiée à l’égalité professionnelle. « Les femmes ont massivement investi le monde du travail mais les institutions n’ont pas bougé. Résultat ? Les femmes doivent se contorsionner pour entrer dans le cadre. »
Des années que cette gymnastique quotidienne s’impose à la moitié de la population. Sans réelle évolution. « Les réglementations ont bien avancé mais pas les mentalités. On assiste même aujourd’hui au retour d’un machisme affiché. »
Aucune résignation ne pointe chez Isabelle Delcroix-Naulais. Juste une conviction. Mais aussi une force. Une persévérance. Et un équilibre qu’elle trouve dans les voyages. Marie-Galante en point de mire. « Cette île m’apporte une vraie sérénité. » L’art en point de repère. «Quand je sors d’un musée, j’ai toujours l’impression que je me sens mieux. » Et un optimisme. Inaltérable. « Aujourd’hui, davantage d’entreprises sont impliquées dans les problématiques d’égalité professionnelle. Il y a quinze ans, personne n’y connaissait rien. Je crois aussi aux jeunes générations qui veulent une vie plus équilibrée. On est en train de changer de modèle. »