Associations et syndicats interpellent dans une lettre ouverte le chef de l’Etat pour soutenir un projet de directive européenne visant à bonifier l’indemnisation de ce dispositif en France.
M. Macron s’est opposé à cette proposition. » Les congés parentaux payés au niveau de l’indemnité maladie journalière, c’est une belle idée mais qui peut coûter très cher et finir par être insoutenable « , a déclaré le chef de l’Etat, estimant que » les modalités ainsi décrites telles qu’elles sont analysées sur le système français ont un coût potentiellement explosif « . Les associations signataires de la lettre du 16 avril avaient, elles, calculé que ce » coût serait limité pour les finances publiques, voire nul « , car » il réduirait la pression sur le système d’accueil du jeune enfant « . Pour les syndicats, il s’agirait aussi de » mettre les paroles en adéquation avec les actes « .
Cette lettre, que Le Monde a consultée, est aussi paraphée par Luca Visentini, le secrétaire général de la CES. » Les politiques d’austérité et de flexibilité du marché du travail développées dans l’Union européenne suite à la crise pénalisent directement les femmes « , écrivent-ils, jugeant » déterminante « cette directive sur l’équilibre vie privée-vie professionnelle » pour garantir l’autonomie économique des femmes, leur égal accès au marché du travail et un autre partage des tâches « . Ces derniers rappellent à M. Macron qu’il a fait de l’égalité entre les femmes et les hommes » une grande cause nationale « et qu’à plusieurs reprises, il a souhaité que » la France soit exemplaire à l’échelle internationale « .
Le projet de directive souligne que l’actuelle directive sur le congé parental ne garantissant pas d’allocation, » de nombreuses familles ne peuvent pas se permettre de le prendre « et que » cette question a une incidence majeure sur la prise de ce congé par les pères « . Pour tenter d’y remédier, il prévoit un congé parental de quatre mois non transférable et payé au niveau des indemnités journalières de maladie, soit 50 % du salaire en France, alors qu’il est actuellement plafonné dans l’Hexagone à 396 euros par mois.
Source le Monde 3 mai 2018 auteure Raphaëlle Besse Desmoulières