Sexisme ordinaire : L’enquête réalisée auprès de 1000 cadres.

Capture d’écran 2013-12-20 à 15.57.48Extrait« Elle est hystérique, je me demande comment elle est arrivée à ce poste, elle a dû coucher. » « Laisse tomber, elle est de mauvaise humeur, elle doit avoir ses règles. » « C’est quoi sinon cette Barbie qui vient d’arriver dans le service? Elle ne sait pas faire grand-chose à part se vernir les ongles… »
Si vous pensez ces répliques extraites d’un sketch de « Caméra Café », c’est que vous n’êtes pas une femme, que vous n’êtes pas salarié d’une grande entreprise française, ou que vous ne vivez pas en 2013. Car ces propos cinglants, ordinaires, souvent considérés comme plus bêtes que méchants, sont pourtant tirés de la réalité : une enquête de grande envergure — la première aussi pointue et crue — menée pendant près de deux mois par l’institut LH2 dans 9 grandes entreprises françaises (SNCF, Orange, Air France, LVMH, GDF Suez…) auprès de 15000 salariés.

Des hommes de moins en moins indifférents
L’enquête est doublée d’un sondage national réalisé auprès de 1000 cadres. Présentée hier par le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle à la ministre du Droit des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, elle éclaire de manière implacable les manifestations, et le ressenti, du sexisme dans le monde du travail en France. Un sexisme qui touche, freine dans sa carrière et blesse dans son identité une salariée sondée sur deux. Et dont sont témoins au quotidien, sous diverses formes, 80% des femmes mais aussi — ils le reconnaissent honnêtement — 56% des hommes.
Pourtant, phrases stéréotypées, interpellations familières, moqueries ou considérations négatives ne sont que la partie visible d’un iceberg bien solide, même si s’amorce peut-être le dégel…
Plus de la moitié des femmes (54%) estiment en effet avoir rencontré un frein professionnel en raison de leur sexe : absence d’augmentation ou de prime (36%), de promotion (35%), d’attribution de mission (31%)… Une sur deux dit avoir déjà eu le sentiment d’être traitée différemment : être chargée de tâches dévalorisantes (préposée à la prise de notes en réunion, par exemple) ou sous-estimée par rapport à ses compétences, bridée dans son autonomie…
Au final, 90% des femmes salariées… »
source journal  le Parisien